dimanche 26 février 2017

Tristan et Iseult par Joseph Bédier



Tristan et Iseult fait parti de ces légendes, transmises oralement, que les historiens ont réécrites tant bien que mal à l'aide de fragments de textes retrouvés, composés au XIIème et au XIIIème siècle par diverses auteurs comme Béroul, Thomas d'Angleterre et autres anonymes. 
Au début du XXème siècle, le philologue spécialiste de l'époque médiévale Joseph Bédier a reconstitué dans une œuvre "complète" l'histoire de ces deux amants maudits, à partir des fameux fragments des diverses auteurs. C'est donc cette version que je vous présente dans ce article.  

D'abord, je dois dire que si vous aimez le Moyen-Âge, la chevalerie et l'amour courtois, cette histoire va vous plaire.
Vous trouverez en Tristan l'image du preux chevalier qui ne recule jamais devant le danger, vous rencontrerez un dragon, un géant, une magicienne capable de concocter de puissantes potions, mais vous suivrez surtout l'histoire d'un homme et d'une femme victime d'un puissant sortilège.

Car oui, Tristan et Iseult, ce n'est pas l'histoire d'un coup de foudre passionné.
Iseult est promise au roi Marc, l'oncle de Tristan, qui doit la ramener en Cornouailles pour l'épouser, et sans l'intervention de la servante d'Iseult, leur amour ne serait jamais devenu une malédiction.
Iseult n'a que douze ans, et lorsqu'on lui dit qu'elle va épouser le vieux roi Marc alors qu'elle a devant elle le jeune et beau Tristan... forcément le mariage auquel elle doit se soumettre ne la réjouit pas.
Alors sa mère, puissante magicienne, concocte un philtre d'amour que sa servante devra faire boire au couple royale lors de leur nuit de noce. Après l'avoir bu, il seront follement épris l'un de l'autre pendant trois ans, au point de  ne pouvoir supporter d'être séparer l'un de l'autre plus d'une journée et d'en mourir s'ils sont éloignés plus d'une semaine. 
Mais bien sûre, vous vous doutez que rien ne se passe comme prévu et la servante verse la potion à Tristan et Iseult ! Et là c'est le début des ennuis ! 

Déjà, premier problème, que je trouve bien pervers, lorsque Iseult arrive en Cornouailles, elle n'est plus vierge ! Alors pour faire croire au roi Marc que c'est le cas, elle demande à sa servante de prendre sa place lors de la nuit de noce ! Chouette non ? 

Sous l'emprise du philtre d'amour, Tristan et Iseult seront victimes de leurs sentiments et n'auront de cesse de se voir en cachette et de contrer les complots de la cour.
Et c'est là que cette histoire m'a particulièrement plut. On retrouve les complots et les jalousies de la cour, qui se terminent souvent par des scènes sanglantes.
Alors après, on se dit quand même que le roi Marc est sacrément con, mais on s'attache beaucoup à ce couple maudit et on a envie de les voir s'en sortir pour qu'ils puissent vivre leur amour.
Il est vrai que leur amour sonne comme une malédiction et s'avère même être une contrainte pour les deux amants qui ne peuvent s'aimer librement, toujours poussés à prendre des risques pour se retrouver parce qu'ils sont incapables d'être séparés sans en souffrir, mais dès que l'effet de la potion disparait ils restent attachés l'un à l'autre et s'aiment du même amour.

Je pense que vous l'aurez remarquer, je ne donne pas vraiment mon avis sur ce livre, parce que c'est impossible de critiquer une histoire qui s'avère être le travail de reconstitution de plusieurs récit par un homme du XXème siècle
Il faut la prendre comme une légende qui a traversé les âges et qu'un homme a voulu sauver de l'oubli. 

Par contre, j'ai très envie de vous parler des similitudes entre Tristan et Iseult et le Roméo et Juliette de Shakespeare
L'un comme l'autre ne sont que des réécritures d'une histoire d'amour vieille comme le monde (dont les premières traces semblent remonter au mythe de Pyrame et Thisbé), mais j'ai pris un malin plaisir à relever les similitudes entre les deux histoires :

  • On retrouve le schéma de l'amant qui tue l'oncle de celle qu'il aime, et les tourments de la jeune fille, perdue entre ses désirs de vengeance et d'amour. 
  • La potion joue une place très importante dans les deux histoires. Sous la forme d'un philtre d'amour dans Tristan et Iseult, et d'un poison chez Roméo et Juliette
  • Dans Roméo et Juliette, le destin des amants est écrit dès le début de la pièce dans les étoiles. Dans Tristan et Iseult, on retrouve ce même rapport aux étoiles avec un nain qui peut y lire l'avenir et met en garde à plusieurs reprises le roi sur les rendez-vous clandestins des deux amants. 
  •  Dans les deux histoires, la mort des amants se joue sur un message mal transmit, seulement, pour Tristan et Iseult, il ne s'agit pas d'un empêchement mais d'une vengeance. 
 
On retrouve aussi un passage qui m'a beaucoup étonné puisqu'il est assez similaire au conte de Blanche-Neige. 
Iseult craint que sa servante révèle son histoire avec Tristan, demande à deux serfs de l'emmener dans la forêt pour la tuer et de lui ramener sa langue comme preuve. 
Une fois dans la forêt, la jeune servante fait tellement pitié aux deux serfs qu'ils l'épargne et rapportent à la reine la langue d'un lièvre. Ça ne nous évoque rien ?
Bon, contrairement à la belle-mère de Blanche-Neige, Iseult se repent et retrouve sa servante avec joie ! 
 
Je termine avec une anecdote qui m'a fait particulièrement sourire en bonne fan de Kaamelott que je suis ! 
Tristan se marie avec une autre Iseult, qui lui rappelle celle qu'il aime par la beauté et le nom, mais lors de sa nuit de noce, l'image de son premier amour lui revient et il lui est alors impossible de faire l'amour avec sa femme. Il lui prétexte une blessure de guerre qui le rend impuissant, puis se confie à son beau-frère sur le serment de fidélité qui le lie à Iseult
Je n'ai pu m'empêcher d'avoir une pensée pour cette pauvre Guenièvre ! Ahah !  

Bon, et bien en conclusion, je vous conseille cette lecture, que vous aimiez les mythes chevaleresque ou celui des amants maudits rendus célèbres par Roméo et Juliette
Personnellement, je trouve qu'il est toujours intéressant de lire plusieurs versions d'une même histoire !

Mademoiselle C.

mardi 21 février 2017

Les Amants de Hector Malot



Arrivé à Paris pour devenir compositeur, le jeune Maurice Berthauld va faire la connaissance d'une jeune femme bientôt veuve, Marguerite Baudistel, et dont il va tomber fou amoureux. 
Lorsque le vieux mari de Marguerite meurt enfin, le couple va enfin pouvoir vivre leur amour et les tumultueuses passions qui l'accompagne.


Cette chronique va certainement être aussi douloureuse que ma lecture. Hector Malot et moi, ça ne marche pas ! Je n'aime pas son style et je n'ai pas aimé l'histoire. 
J'ai eu un mal fou à m'y plonger, toujours tentée par d'autres activités et j'ai du me faire violence pour avancer.
En plus, dans le résumé du livre et dans sa présentation, on parle de ce premier roman comme le meilleur de l'auteur, son chef d’œuvre... et bien vu la souffrance que j'ai enduré pendant ma lecture, je ne suis pas sûre de lire d'autres romans d'Hector Malot

Déjà, les personnages sont caricaturaux ! Dans ce roman, vous avez les hommes, qui son bons, naïfs et qui croient à l'amour éternel, de l'autre, vous avez les femmes, qui les pervertissent, abusent d'eux jusqu'à ce qu'elles se lassent, qui ne savent pas se contenter de ce qu'elles ont, qui en veulent toujours plus et qui sont obsédées par les belles robes et autres fanfreluches. Elles n'hésitent d'ailleurs pas à aller voir ailleurs pour arriver à leur fin. 
Et il faut tout de même attendre 200 pages pour enfin trouver une femme qui ne répond pas à ce schéma ! 

D'ailleurs si les personnages sont aussi caricaturaux, c'est que l'auteur ne prend pas vraiment le temps de développer d'autres aspects de leur caractère (ou alors il le fait mal !). 
Marguerite, la maitresse de Maurice, est clairement une sale garce menteuse et manipulatrice. Et lorsqu'elle a des élans d'amour pour son amant, ils ne prêtent même pas à la compassion parce qu'on sait que c'est passager et qu'ils vont vite retomber. 

On en vient d'ailleurs à un autre point de cette histoire qui m'a complètement empêché de m'attacher à ce couple: leur histoire évolue et change à une vitesse folle.
On a à peine le temps de gouter leur amour champêtre que déjà Marguerite s’ennuie et devient lointaine. On a le droit à ces montagnes russes sur seulement quelques pages, alors forcément, on se dit que cet amour est voué à l'échec, qu'on a pas sous les yeux une belle histoire d'amour et que ce pauvre Maurice est franchement bien con de ne rien remarqué !

Parlons de Maurice justement ! Je ne me suis pas du tout attachée à lui ! 
Arrivé à Paris, le garçon décide qu'il veut tomber amoureux comme tu déciderais de changer de coiffure, et une fois que ça lui arrive, il en oublie carrément sa mère qui lui a donné toutes ses économies pour qu'il s'établisse dans la capitale et il va même jusqu'à partir en voyage lorsque, malade, elle l'appelle à son chevet.
J'avais l'impression d'avoir une adolescente de 14 ans sous les yeux !
Je crois d'ailleurs que ce sentiment à atteint son apogée après sa rupture avec Marguerite. Le garçon veut carrément se suicider, mais il est tellement ridicule qu'il vous fait penser à cette copine qui veut mettre fin à ses jours chaque fois qu'un mec la quitte parce qu'il était "son grand amour", qui pleure comme un bébé en vous rabâchant que plus jamais elle n'aimera quelqu'un d'autre et que de toute façon, vous ne pouvez pas comprendre ce qu'elle ressent.  
On pourrait avoir de la compassion pour lui... mais comment ce serait possible sachant que leur histoire était bancale dès le début et que ce personnage... personnellement j'en avais rien à faire de ses souffrances et de ce qu'il pouvait lui arriver ?
En plus, ce personnage est un monstre d’égoïsme, l'épisode de sa mère malade nous montre bien qu'il se fiche complètement de faire souffrir son entourage et je peux vous dire qu'à la fin de ce roman, vous n'aurez qu'une envie, le tuer ! Je ne vais pas spoiler au cas vous auriez envie de le lire (même si j'imagine qu'après ma chronique vous ne serez pas très tenté), mais moi j'ai balancé le bouquin une fois terminé, tellement ce personnage m'inspirait de la haine. 
Pour en finir avec lui, je dirais que c'est un pleurnichard, faible et égoïste, que je regrette d'avoir rencontré ! 

Cet article est bien négatif, je vous l'accorde, alors je vais essayé de trouver deux ou trois choses positives à dire : ma lecture a été un peu plus agréable lorsque Maurice retourne dans son village natale et rencontre Armande, même si je me suis ennuyée, le personnage du peintre Martel m'a plut, même si je me serai bien passé de son histoire avec Pascaline et Audren, un garçon de Plaurach, est le personnage que j'ai le plus apprécié, même si c'est celui qui perd tout dans l'histoire

Bon, en fait, même dans le positif il ressort du négatif... et je n'aime pas ça. J'ai vraiment l'impression d'avoir prit le livre en grippe. J'ai passé plus de 300 pages sur les nerfs à m’énerver contre les personnages, c'était à se demander lequel se montrerait le plus stupide et si j'étais décidée à aller jusqu'au bout, mon fiancé qui m'a demandé plus d'une fois d'abandonner cette lecture, tellement il en avait marre de m'entendre pester. 

De toute façon , après ma lecture de Madame Bovary, ce livre n'avait aucune chance; on peut faire le parallèle entre les deux romans, et pour moi, tout ce qui a fonctionné dans Madame Bovary n'a pas fonctionné dans Les Amants
Toute la psychologie d'Emma Bovary, son insatisfaction, sa frustration, son égoïsme, découle de son esprit romanesque, qui est au cœur du roman et développé avec talent; alors que Maurice, c'est juste un petit con égoïste, qu'on essaye d'excuser à travers le premier chapitre, en disant qu'enfant, on lui a tout cédé. 
Lorsque Emma se suicide, on est triste et on compatit, parce qu'on l'a vu chuter, on a suivi sa descente aux  Enfers et les peines quelle a enduré. 
Alors que Maurice, il est tenté par cette extrémité dès la première déception et en plus, on y croit pas une seule seconde ! Il est beaucoup trop égoïste et imbu de lui-même pour mettre fin à ses jours ! 

Je crois que je pourrai écrire encore des pages et des pages sur ma déception (à croire qu'il est plus facile d'écrire lorsqu'on a pas aimé un livre !) mais je vais m'arrêter là. 
Même si personne ne lit cet article ou ne va pas jusqu'au bout, ce n'est pas grave, au moins je me serai soulagée !

Je tiens tout de même à rappeler que cet article reflète un avis qui m'est personnel et que ce n'est pas parce que j'ai détesté ce roman qu'il en sera de même pour vous. 

Mademoiselle C.

vendredi 17 février 2017

Shutter Island de Dennis Lehane



Shutter Island est une île sur laquelle est installé un hôpital psychiatrique qui accueille des meurtriers. 
Alors qu'une jeune femme a réussi à fuir et reste introuvable, les marshals Teddy Daniels et Chuck Aule sont envoyés sur l'île pour enquêter.   
Seulement, l'affaire va se révéler bien plus coriace qu'ils ne l'avaient imaginé lorsqu'ils se rendent compte que la jeune femme s'est échappée d'une cellule verrouillée pour quitter le bâtiment soumit à une haute surveillance, et laissant derrière elle une étrange énigme. 


J'adore ce genre de thriller psychologique ! Je ne suis pas très thriller en règle général, mais celui-ci  est de loin mon préféré ! 
J'adore les retournements de situation de dernière minute, qui vous donne des vertiges et que vous n'aviez pas vu venir, à l'image de Sixième Sens ou de Fight Club
Alors évidemment, c'est le genre de livre dont on se dit, une fois que la fin a été dévoilée, qu'il ne sert à rien de le relire, parce qu'on connait déjà le dénouement et qu'il n'y a plus de suspense.  Et bien au contraire, moi je trouve que ça permet d'appréhender l'histoire différemment et de remarquer les subtilités qui nous on échappé. On revoie toute les étapes sous un nouvel angle, ce qui offre une seconde lecture. 
[ Bon, de toute façon, je suis une adepte de la relecture, donc j'aurai toujours des arguments à vous avancer ! Ahah ! ]

J'avais vu le film sans savoir qu'il y avait un livre, mais quand je l'ai vu en librairie je me suis dit que ce n'était pas très grave si je connaissais déjà la fin, j'avais trop envie de le lire ! 
D'ailleurs, si vous n'avez pas vu le film et que vous voulez lire le livre, je vous conseille bien sûre le livre, suivi du film, car l'adaptation de Martin Scorcese est très bonne ! 

Pour cette relecture, j'avais encore l'histoire bien en tête, mais je mourrai d'envie de retenter l'expérience et de faire une petite pause dans les classiques. 
Et bien rien n'a changé, je l'aime toujours autant ! C'est très fluide, ça se lit à une vitesse folle, l'histoire est captivante et l'ambiance qui règne sur Shutter Island est à la fois terrifiante et fascinante. 
Les personnages sont très attachants et le passé de Teddy Daniels ne peut pas vous laisser indifférent. En refermant le livre, j'avais un petit pincement au coeur !

Shutter Island est aussi l'un des rare livre à me faire verser ma petite larme ! 
Je ne suis quasiment jamais émotive au point de pleurer quand je lis un livre, alors que devant les films, je suis une vrai fontaine à qui il faut pas mal de paquets de mouchoirs ! 
Mais après, est-ce la performance de Dicaprio qui me vient en tête à ce moment là ? 

Bon, je ne vais pas m'étendre sur ce livre, au risque de vous spoiler si vous ne connaissez pas la fin, mais je vous le recommande chaudement, même si comme moi, vous n'êtes pas coutumiers des thrillers ! 

Si vous avez lu le livre, je serai curieuse de savoir comment vous interprétez la fin ! 


Mademoiselle C.  

mardi 14 février 2017

Les Hauts de Hurle-Vent de Emily Brontë



La famille Earnshaw vit sur les Hauts de Hurle-Vent. 
Un jour, le père de famille revient de voyage avec un jeune orphelin qu'il adopte et baptise Heathcliff. 
Si ce dernier se voit accepté par la jeune Catherine dont il tombe amoureux, son frère Hindley entre immédiatement en conflit avec lui. 
Avec le temps, méprisé par celle qui l'aime et durement traité par Hindley, Heatchliff se vengera, pour s'approprier la fortune familiale et détruire ses héritiers.


Après deux lectures mitigées, voilà enfin la bonne lecture tant attendue ! 
J'ai passé mon week-end en ermite vêtue de mon pyjama Alice au Pays des Merveilles tellement j'étais absorbée par l'histoire, au point que j'ai quasiment passé des nuits blanches (heureusement que mon chéri est là pour me ramener sur terre ! C'est pas toujours facile de vivre avec une lectrice hein ?) mais ce que ça fait du bien de tomber sur une histoire que vous ne pouvez plus lâcher ! 

Et pourtant, ce n'est pas un coup de cœur.
Pourquoi ? Parce que ce livre a éveillé en moi une cruauté que je ne me connaissais pas ! J'avais l'impression d'être Heathcliff tout en exécrant ce personnage ! Avez-vous ressenti la même chose où suis-je une psychopathe ? 

Les personnages m'ont agacé à un point que je trouvais leur sort mérité. J'en venais même à souhaiter qu'il leur arrive des malheurs !
La faiblesse de Nelly, la passivité d'Edgar, la naïveté d'Isabelle, la jalousie d'Hindley... mais je crois que la palme revient à Catherine (fille) et son cousin Linton (le fils d'Heathcliff). 
Entre cette petite fille hautaine et pourri gâtée qui n'écoute rien et ce gamin maladif, geignard et égoïste... mes nerfs ont été mit à rude épreuve ! 

Et pourtant, je trouve que les défauts des personnages font la qualité de ce roman. Heathcliff est représenté comme le monstre de cette histoire par sa vengeance, et pourtant, j'ai trouvé que la plupart des personnages se menaient tout seul à leur perte ! 
Catherine se nuit à elle-même en décidant d'épouser Edgar plutôt qu'Heathcliff, Isabelle en refusant d'écouter les mises en garde de sa belle-sœur, Catherine (fille) en prenant à la légère le passif de ses ancêtres, sans parler d'Edgar qui perd tout par faiblesse et passivité.

Et l'histoire d'amour... ça fait du bien de se retrouver avec une idylle tourmentée quand elle est bien écrite !

Bref, même si ce roman n'a pas été un coup de cœur, j'en ai tout de même eu un pour un personnage : Hareton, le fils de Hindley
Je l'ai trouvé touchant, et bien qu'il soit bourru en apparence, son tempérament est si généreux et volontaire que j'étais un peu dégoutée que cette garce de Catherine finisse avec lui (même si je trouve leur histoire mignonne... vive la contradiction !).

Pour terminer, je dirais que bien que ce roman ne soit pas pour moi un coup de cœur, il l'a vraiment frôlé et j'ai adoré me replonger dans ce roman que j'avais boudé à ma première lecture. 
Décidément, la relecture me réussit ! 

Mademoiselle C.

vendredi 10 février 2017

La Guerre des Mondes de H. G. Wells




Alors que des astronomes observent Mars, un étrange cylindre vient s'écraser dans le Surrey, en Angleterre, et tuent de son Rayon Ardent les curieux venus l'observer. 
Suivi par d'autres cylindres, ceux-ci libèrent des engins gigantesques contrôlés par des extraterrestres, qui gagnent Londres en exterminant tout sur leur passage.


Je ne vais pas y aller par quatre chemins, je me suis ennuyée. 
Ce livre n'est pas le premier de H. G. Wells que je lis, j'ai adoré L'île du Docteur Moreau, mais la Guerre des Mondes m'a vraiment laissé sur ma fin.

Je ne vais pas m'attarder sur le fait que ce livre ait été écrit à l'aube des années 1900 et qu'il s'agit d'une des premières œuvres traitant de l'invasion extraterrestre. 
Parce que même si je suis habituée à des attaques extraterrestres de blockbusters, il serait injuste d'en tenir compte à ce livre.
Surtout que pour moi, ce n'est pas un point faible, au contraire, j'ai trouvé que ça faisait tout le charme de ce roman. 
Lorsque les Martiens commencent à débarquer, la majorité de la population prend cela pour une farce et reste incrédule aux diverses témoignages. Je ne pouvais m'empêcher de me demander quelle serait notre réaction si les même évènements se produisaient de nos jours.

En revanche, ce qui m'a vraiment dérangé, c'est le choix de l'auteur de faire témoigner son personnage après les évènements, et ce, pour plusieurs points:

  • Il n'y a plus d'enjeux. Le narrateur nous dit qu'il s'agit de son témoignage et nous parle des découvertes faites sur les extraterrestres et leur technologie au moment où il relate ses souvenirs. Dès le début on a la révélation du dénouement ! Du coup, on a beau le suivre dans sa course pour la survie, on sait qu'il va s'en sortir... Bye bye suspense !
  • Le narrateur se perd dans des réflexions qui cassent le rythme. Faire un exposé sur un vieil article lu avant l'attaque, et qui traite de la vision humaine concernant l'espace et son idée de la vie extraterrestre, c'est intéressant, mais au risque de me répéter, ça casse le rythme, et ça écarte du danger.
  • Le narrateur nous relate des souvenirs qui ne sont pas les siens. Dans la première partie du livre, on quitte le personnage principal pour suivre son frère, établi à Londres et qui cherche à fuir le pays. Outre le fait de nous parler de la folie qu'il règne à Londres et de la panique qui gagne les habitants, on suit ce personnage sur plusieurs chapitres pour ne plus le revoir jusqu'à la fin du livre. J'ai eu l'impression de lire une longue parenthèse inintéressante.

Pour en revenir aux révélations qui gâchent la fin, l'Herbe Rouge, végétal venu de la planète Mars, qui prolifère et se met subitement à mourir parce qu'elle ne s'adapte pas à notre planète... Il y a quand même plus habile pour te faire comprendre que le même sort attend les extraterrestres ! Personnellement, ça m'a énormément frustré, parce que j'ai tout de suite fait le rapprochement, et en même temps, c'est tellement répété qu'il faudrait être assez idiot pour ne pas percuter. 

Les longues descriptions des rues désertes, des terres désolées et des cadavres amoncelées m'ont aussi beaucoup ennuyées. Il y en a tellement qu'à la fin, j'étais lassée. 

J'ai tout de même envie de terminer sur une note positive, et même si dans l'ensemble, je n'ai pas aimé ma lecture (à mon très grand regret), certaines scènes restent très angoissantes. 
H. G. Wells arrive avec talent à nous plonger dans une atmosphère terrifiante, avec des tripodes titanesques, des explosions et des jets de Rayon Ardent, qui exterminent tout sur leur passage. On sent toute l'impuissance des humains à leur faire face. 

La survie est omniprésente dans le roman et lorsque le personnage principal doit cohabiter avec un vicaire, qui ne cesse de les mettre en danger et vole le peu de provisions qu'ils sont censé rationner, j'ai trouvé très intéressant de voir que la menace n'est pas toujours extraterrestres et que les hommes entre eux ne sont pas toujours capable de s'entraider. 

Pour terminer je dirais que c'est surtout le rythme et le choix du témoignage qui a gâché ma lecture. J'ai eu l'impression d'être dans des montagnes russes. Je passais de l'excitation à l'ennui, de scènes d'actions terrifiantes, à de longues réflexions qui me perdaient. 
Une lecture en demi-teinte que je conseille tout de même aux férus de science-fiction. Il est important de lire l'un des premiers roman du genre ! 


Pour information, je suis désormais sur Instagram et vous pouvez me suivre à ce nom : lelivrarium

Mademoiselle C.

dimanche 5 février 2017

Contre-enquête sur la Mort d'Emma Bovary de Philippe Doumenc



Lors de l'agonie d'Emma Bovary, deux médecins sont appelés à son chevet pour tenter de la sauver. Malheureusement, il n'y a plus rien à faire; et si tout tant à croire que la jeune femme a mit fin à ses jours, les deux médecins sont dubitatifs.
Deux policiers de Rouen sont alors dépêcher à Yonville pour lever le voile sur l'affaire. 
Emma Bovary s'est-elle suicidé comme Flaubert l'a écrit, ou l'a t-on éliminée pour taire une vérité bien plus sordide ?


Quiconque s'est un peu penché sur Madame Bovary après sa lecture sait que Flaubert a commit une erreur dans le suicide d'Emma, car on ne meurt par d'une prise unique d'arsenic. Il faut en prendre sur le long terme pour y succomber. 

Partant de ce principe, je trouve l'idée très intéressante de tourner cette anecdote à son avantage pour partir sur un meurtre et continuer l'histoire par une enquête. 
Oui j'étais prête à embrasser cette idée à bras le corps si elle n'avait pas dénaturé tout ce que j'aime dans le livre et tout ce qui, pour moi, fait la beauté du roman.

J'ai trouvé que beaucoup de personnages étaient exagérés et se montraient trop explicites, certaines réécritures m'ont semblé impossibles et le dénouement a vraiment été le moment le plus pénible à lire (ah, c'est lui l'assassin ? Bon...).
Je n'ai même pas reconnu le personnage d'Emma qui, loin d'être romanesque, devient carrément une prostituée ! 

J'ai bien remarqué que l'auteur s'était servi de plusieurs éléments présents dans le roman et que beaucoup de situations s'en trouvent explicables, mais je trouve que tout ça n'est pas compatible avec le caractère des personnages. 

Mais ce qui m'a irrité par dessus tout, c'est que ce roman se veut le récit véridique de l'affaire Bovary. Flaubert a menti, Emma Bovary ne s'est pas simplement suicidée et une affaire bien plus sordide se cache sous cette histoire, au point que son roman semble bien fade à côté des faits réels. 
Alors est-ce une manière de rendre encore plus réelle l’œuvre un tantinet romanesque que Flaubert s’évertuait déjà à rendre réelle ? J'ai peur de partir un peu loin... 

De plus, j'ai trouvé l'enquête assez courte (moins de 200 pages) et sa résolution un peu trop rapide; on a pas vraiment le temps de s'attacher au personnage principal et je l'ai trouvé assez mou dans ses investigations (c'est à se demander s'il aurait réussi à boucler l'affaire si les suspects ne s'étaient pas montrés aussi bavards d'eux-même !). 

J'ai tout de même relever quelques points positifs, comme l'écriture, qui ne jure pas avec celle de Flaubert et que j'ai trouvé très agréable, ou l'apparition de Gustave Flaubert lui-même à Yonville, ou encore le personnage de Mme Homais, la femme de l'apothicaire, qui se révèle plus attrayante que dans le roman d'origine. 


Lorsque je me suis lancée dans mon mois relecture, c'est le premier roman sur lequel je m'étais précipitée, car j'avais le souvenir de l'avoir apprécié adolescente, mais au bout de quelques pages, je me suis dit que je ne pouvais pas le lire sans avoir le roman de Flaubert fraichement en tête. Alors je l'ai reposé pour commencé Madame Bovary, et je trouve drôle de voir qu'avec le temps, mon point de vu a changé. 
Je ne dirais pas que Contre-enquête sur la Mort d'Emma Bovary soit un flop, ni même une mauvaise réécriture. Elle est au contraire très intéressante et je la conseillerais comme lecture complémentaire à Madame Bovary (ce qui a été mon cas au lycée), mais pour ma part, le fait que l'auteur balaye d'un revers de main tout ce qui fait l’intérêt de l’œuvre originel à mes yeux ne peut pas me le faire aimer.

Mademoiselle C.

vendredi 3 février 2017

Madame Bovary de Gustave Flaubert [Coup de Coeur]



Emma Rouault est une jeune fille de fermier, qui rêve du grand amour, d'une vie mondaine et de voyages lointains, comme dans les histoires romanesques qu'elle a lu pour tuer l'ennui au couvent.
Mais lorsqu'elle épouse Charles Bovary, un médecin de campagne, la monotonie de son existence l'entraine bien loin de ses histoires chevaleresques. 
Emma s'ennuie, déprime, et ni la naissance de sa fille, ni sa nouvelle vie à Yonville-l'Abbaye ne réussiront à lui redonner le sourire.
Poussée par son ennui, Emma va alors prendre des amants, s'endetter à l'insu de son mari et s'enfoncer dans le mensonge, jusqu'à sa fin tragique et inévitable. 


J'ai commencé mon mois relecture, et je dois dire que c'est après des lectures comme celle-ci que je sais pourquoi je ressens le besoin de redécouvrir certains romans, même si c'est dix ans après. 
J'avais lu Madame Bovary au lycée, en seconde, et je me souviens que je n'avais pas du tout aimé ma lecture. 
En même temps, à 15 ans, a-t-on le recul nécessaire pour apprécier et comprendre une telle histoire ?
J'avais le souvenir d'un roman long, plat et ennuyeux... et aujourd'hui, il est directement passé au rang de coup de cœur

Ce roman est une pépite et j'ai traversé toute sorte d'émotions au fil des pages ! 
Les personnages vous font constamment vaciller entre deux émotions et pour ma part, Emma m'est apparue sous un nouveau jour.
A mes yeux, il y avait toujours eut deux sortes d’héroïnes : la Princesse de Clèves, prête à sacrifier son grand amour pour respecter la mémoire de son défunt mari et Emma Bovary, incapable de résister à ses passions, cédant à ses bas instincts par ennui, sans se soucier du mal qu'elle engendrait autour d'elle.

Et bien je n'avais pas cerné la complexité du personnage ! Au point tout de même qu'elle a donné son nom à une pathologie, le bovarysme !
J'ai pris des tonnes de notes tout au long de ma lecture tant il y avait de choses à relever et j'ai bien peur que si je me mettais à parler d'elle, je m'éparpillerais et écrirais des pages !
Emma est une femme perdue dans les fantasmes romanesques de ses lectures adolescentes et la réalité lui revient toujours au visage avec tout ce qu'il comporte de désillusion, d’insatisfaction et de frustration. C'est une femme qui est incapable d'être heureuse parce que la réalité ne pourra jamais être à la hauteur de ses fantasmes.
Même lorsque la réalité touche du doigt son fantasme, elle est incapable de l'apprécier parce qu'elle n'est jamais dans le moment présent.

On a vraiment l'impression que rien n'est laissé au hasard et dès qu'on la rencontre, on comprend que les dés son jetés et qu'il n'y a rien à faire, si ce n'est la regarder sombrer avec terreur et fascination.
On plonge vraiment dans un roman d'une maitrise extraordinaire, et je peux vous dire que j'ai savouré ma lecture et que j'ai parcouru chaque ligne avec beaucoup d'attention pour être sur de ne pas en perdre une miette ! 

Madame Bovary c'est typiquement le genre de roman que j'aime lire tant sa construction est travaillée. C'est un véritable bonheur à lire et à analyser. 
Je n'ai pas parlé des autres personnages mais je vous assure qu'ils sont tout aussi fascinants, et malheureusement, si je commence à parler de chacun, d'évoquer certaines scènes, etc... je ne pourrais plus m'arrêter et cet article fera des pages (que vous aurez la flemme de lire ! Ahah !

Pour conclure, je dirais que Madame Bovary fait parti, pour moi, des classiques qu'il faut absolument avoir lu dans sa vie ! 
Je ne regrette pas de m'être replongée dans ce roman (qui n'était pas du tout prévu dans ma sélection au départ, mais vous comprendrez dans le prochain article pourquoi il a rejoint ma PAL), que j'ai pu aborder avec un regard nouveau et qui tient désormais une place très particulière dans mon histoire livresque. 

Mademoiselle C.