mercredi 30 novembre 2016

Clues de Mara



Clues est une série de bande-dessinée qui s'étale sur 4 tomes et qui se passe dans le Londres de la fin du XIXe siècle. 
Après avoir passé plusieurs années de son enfance à New-York, Emily Arderen rentre en Angleterre pour élucider le meurtre de sa mère survenu plusieurs années auparavant.
Embauchée comme assistante de l'inspecteur Hawkins, personnage froid et odieux, Emily va mener l'enquête à ses côtés et se retrouver dans une affaire bien plus sordide qu'elle ne l'avait imaginé.


Tout d'abord, je dois dire qu'en ce qui concerne les bande-dessinées, j'ai beaucoup de mal à m'y plonger si le coup de crayon ne me plait pas. C'est s'en doute assez stupide parce que je passe certainement à côté de pépites, mais pour moi, le dessin va de paire avec l'histoire, et si ces deux là ne s'accordent pas à mes yeux... alors ça ne marchera pas.
Mais le contraire est vrai aussi, si le dessin me plaît mais que l'histoire ne suit pas... je ne vais pas prendre beaucoup de plaisir ! 

Pour Clues, je crois que le seul point négatif que j'ai trouvé, c'est que c'est beaucoup trop court ! J'en voulais plus, des tomes et des tomes d'enquêtes, à suivre Arderen et Hawkins dans les rues sordides de Londres !
Mais j'ai beaucoup aimé que le troisième tome soit dédié à Hawkins et à la mère d'Emily et qu'il nous offre une parenthèse flash-back avant le dénouement final pour en dire plus sur le passé de ces personnages (et en particulier sur Hawkins, qui est mon préféré, mais je vous en parle un peu plus bas !).




L'enquête n'est pas très originale mais elle tient en haleine et les personnages principaux sont très attachants !
Emily est une jeune fille courageuse, qui va devoir très vite apprendre à se forger le caractère dans une ville malfamée et son mentor n'ira pas dans la dentelle pour l'y confronter.
Malgré la place inexistante des femmes à cette époque et la légèreté qu'elle incarne au début de l'histoire, elle devient une femme forte à travers les épreuves qu'elle rencontre, tout comme sa mère avant elle.

Quant à Hawkins... j'adore ce genre de personnage, bougon et mystérieux, lorsqu'il est bien traité.
Et dès que je l'ai rencontré, je suis tombée sous son charme ! Il m'a fait pensé à Sherlock Holmes avec un cœur !
On devine dans son caractère qu'il traîne derrière lui un lourd passé, mas il ne tombe jamais dans la caricature en jouant les âmes torturées.
Et je dois dire que le coup de crayon de Mara est parfait ! Le physique, la prestance et la stature de ce personnage est d'une rare justesse. Hawkins est fascinant dans ce qu'il dégage !

Je suis vraiment contente d’enchaîner les bonnes lectures en ce moment et de pouvoir vous proposer des ouvrages qui m'ont plut. 

Mademoiselle C.

mardi 29 novembre 2016

Fall Book Tag

Betty Grable


C'est mon tout premier tag et je le dois à Sandy du blog Je ne sais point lire.
Sur un thème automnale, il s'agit de vous présenter des livres en répondant aux questions posées, alors c'est parti !


Feuilles qui craquent : le monde est rempli de couleurs – Choisis un livre qui a du rouge/orange/jaune sur sa couverture. 

Vingt Mille Lieues Sous les Mers de Jules Verne
Le choix a été plutôt rapide, je n'ai presque aucun livre avec ces couleurs dans ma bibliothèque ! Néanmoins, j'ai trouvé ma belle édition Le Livre de Poche de Vingt Mille Lieues Sous les Mers avec sa couverture rouge et argentée. 
Jules Verne fait parti de mes auteurs préférés (même si j'ai souvent du mal à commencer ma lecture et si les descriptions techniques ou les énumérations scientifiques me font sauter plusieurs paragraphes...) et Vingt Mille Lieue Sous les Mers est un coup de cœur. Je suis fascinée par le monde marin, et parcourir le globe sous l'eau pour découvrir cet univers à bord du Nautilus, voilà un voyage plutôt atypique ! Grottes souterraines, forêts aquatiques, paysages coralliens, Jules Verne nous entraine dans des endroits insolites qui ne peuvent que faire rêver !  


Pull douillet : Il fait enfin assez froid pour enfiler des vêtements chauds et douillets, quel livre te réchauffes le cœur?

Harry Potter de J. K. Rowling
Sans hésiter, la saga Harry Potter, n'importe quel tome. Ce n'est pas très original, mais comme beaucoup de personnes de mon âge, j'ai grandi avec ce sorcier, et c'est pour moi une madeleine de Proust. J'ai la collection Folio Junior et je devais toujours attendre plus longtemps que les autres, que le petit format sorte, mais le jeu en valait la chandelle ! Combien de soirs me suis-je promis de lire un dernier chapitre avant de me coucher, pour finalement me laisser emporter par ma curiosité, au risque de passer ma journée d'école le lendemain fatiguée ?
Et puis le jus de citrouille, les chandelles qui flottent dans la grande salle, les fantômes, les pulls tricotés par Molly Weasley, les matchs de Quidditch dans le froid, ... c'est ce qui me réchauffe le plus le cœur en automne !


Air frais et piquant : avec quel personnage voudrais-tu échanger ta place ?

Jane Eyre de Charlotte Brontë
Jane Eyre est l'une de mes héroïnes favorite et c'est sans conteste avec elle que j'aimerais échanger ma place. 
Son histoire d'amour avec le sombre et mystérieux Rochester m'a toujours faites rêver, mais c'est surtout sa force de caractère qui me plait. 
Jane Eyre est orpheline, recueillie par une tante qui la déteste et qui finit par l'envoyer en pension où elle côtoie la faim, le froid, l'humiliation et perd sa meilleure amie; tout semble réunis pour éveiller chez elle l'injustice, la vengeance, la revanche... et pourtant elle va devenir une jeune femme simple et réfléchie, prête à pardonner et à tendre la main. Jane Eyre ne se laisse plus malmener et son estime d'elle-même lui permet de toujours garder la tête froide et se faire respecter malgré sa petite condition. Elle ne se laisse pas stupidement bercée par de belles paroles et elle est capable de lutter contre ses sentiments pour ne pas se perdre. 
J'aime, j'adore ce livre et son héroïne, alors je ne peux que vous encourager à le lire si ce n'est pas encore fait ! 


Cidre chaud : quel livre pas assez reconnu voudrais-tu voir devenir la prochaine lecture dont tout le monde parle ?

La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette
Cette question est pour moi la plus difficile. Je ne souhaite pas forcément que cette lecture soit la prochaine dont tout le monde parle, mais j'aimerais en profiter pour rendre hommage à cette œuvre qui ne fait pas toujours l'unanimité. Au fil des siècles, la réception de ce roman s'est faites en demi-teinte. L'histoire de cette femme mariée, qui tombe follement amoureuse d'un autre homme, le confesse à son mari et refuse d'écouter son cœur même après la mort de ce dernier a souvent été sujet aux moqueries et je trouve ça injuste. Toute la beauté de cette œuvre réside dans le fait que son héroïne refuse de céder à ses passions pour ne pas trahir son défunt mari et salir sa réputation. Beaucoup trouvent stupide qu'elle ne parte pas avec l'homme qu'elle aime et qu'elle s'inquiète du jugement des autres, mais je trouve au contraire qu'il faut faire preuve d'une grande force de caractère pour choisir de résister à ses passions. Il est évident que je trouve dommage qu'elle passe à côté de sa grande histoire d'amour et j'imagine que je ferais preuve de faiblesse en pareille situation, mais sa détermination me fascine et j'ai de l'admiration pour cette femme. 


Manteau, écharpes et gants : Le temps est devenu froid et il est temps de se couvrir. Quelle est la couverture de livre la plus embarrassante que tu possèdes et que tu préfères cacher ?

Sleepy Hollow, la Légende du Cavalier sans Tête de Washington Irving
Je n'ai pas choisis ce livre pour sa couverture. Pour moi la couverture d'un livre n'est pas un critère de choix (même si j'aime avoir de belles éditions de mes livres préférés), et je ne cherche à en cacher aucun. Donc, si j'ai choisis Sleepy Hollow, c'est parce qu'il fallait bien faire un choix, et que ce livre est celui qui me fait le plus de peine dans ma bibliothèque (ahah!). C'est un très petit livre par sa taille et par son contenu, et même entre les poches, il parait perdu et écrasé ! Mais c'est un ouvrage que je chéri car je l'ai découvert grâce au film de Tim Burton (mon préféré!) et que même s'il s'est permis beaucoup de libertés quant à l’œuvre originale, c'est une histoire parfaite pour Halloween !


Potiron épicé : quelle nourriture te réconfortes en automne ?

Les livres !
Car oui, on ne se nourrit pas qu'avec sa bouche et son estomac, et l'automne, ainsi que l'hiver, sont certainement les périodes où je lis le plus. Installée sur mon canapé avec un bon bouquin, lovée dans un plaid tout doux, mes vieux vinyles grésillants sur mon tourne disque et une tasse de thé au miel bien chaud entre les mains... il n'y a rien de mieux par ce temps triste et froid non ?


Voilà, j'espère que les livres que je vous ai présenté ont éveillé votre curiosité, je remercie Sandy de m'avoir permis de me prêter au jeu, je trouve les tags parfaits pour parler de livres dont on n'aurait pas forcément l'occasion de faire la chronique !
Malheureusement, mon blog est récent et je ne connais encore personne à taguer, alors il ne me reste plus qu'à vous dire à bientôt pour une nouvelle chronique !

Mademoiselle C. 

samedi 26 novembre 2016

Le Docteur Thorne de Anthony Trollope

 Arthur Hugues | Amour d'Avril


Le docteur Thorne vit avec sa nièce qu'il a recueillit et dont il garde la naissance secrète. Sans fortune et pourtant admise depuis son enfance dans la maison d'un riche ami de son protecteur, l'ainé de la famille va tomber amoureux d'elle, au grand dam de ses parents qui souhaitent le voir épouser une femme fortunée pour éviter la ruine. Mais le jeune homme s'obstine et ne souhaite qu'une chose, épouser celle qu'il aime depuis l'enfance, malgré sa mystérieuse naissance et sa pauvreté. 


Ces quelques lignes ne sont qu'un (très) bref résumé de ce roman ! 
Je dois avouer que j'ai eu beaucoup de mal à me mettre à le lire, car l'auteur n’hésite pas à prendre plusieurs chapitres pour installer les lieux et les personnages, mais une fois passé cette étape, on ne peux plus décrocher les yeux de ces pages ! 
Certains passages, plutôt axés sur la politique m'ont parfois un peu ennuyé, mais l'histoire de la jeune Mary Thorne, orpheline sans fortune, et du riche Frank Gresham est particulièrement touchante. 
Dans une société qui n'est régit que par les titres de noblesse, l'importance de son rang et l'argent, voir la fidélité et la ténacité de ces deux amoureux nous tient en haleine jusqu'au bout ! 
Vont-ils résister à le pression de la famille du jeune homme ? Vont-ils surmonter tous les obstacles et leur amour supportera-t-il tant d'épreuves ? Voilà une histoire d'amour comme je les aime !

Et le brio avec lequel Trollope traite ses personnages... aucun ne se ressemble et il pousse le détail tellement loin qu'ils nous deviennent nets et familiers !
Et si certains sont terriblement attachants, d'autres sont détestable à un tel point que vous n'auriez qu'une envie, rentrer dans le livre et leur tordre le cou ! 
Car Trollope nous décrit ici une société qui ne jure que par la richesse de son sang, l'importance de son rang et sa haute naissance. Ici il n'est pas question d'amour mais d'argent, car un bon mariage ne saurait s'encombrer de sentiments. C'est un sujet qui reste fréquent dans bon nombre de romans du XIXe siècle, mais l'acharnement que subit le pauvre Frank ne peut que faire enrager le lecteur !

Ce roman fourmille tellement de merveilleux personnages, qu'ils soient attachants ou non, que je devrais écrire plusieurs pages sur ce sujet car pour moi, c'est vraiment le point fort de ce livre ! 
Mais Anthony Trollope a également une façon de construire son récit que je trouve particulièrement agréable à lire; il interpelle le lecteur et ne le perd jamais malgré de nombreux sauts dans le temps, mais surtout, il juge ses personnages sur leur caractère ou leurs actes, comme s'il n'avait aucune prise sur eux et qu'ils agissaient par eux même. Je trouve ça génial !

Je pense que vous l'aurez compris, j'ai adoré ce livre et je suis très heureuse d'avoir découvert cet auteur que je ne connaissais pas du tout.
Une chose est sûre, ce premier roman ne sera pas pour moi le dernier !


[ N'ayant pas trouvé de couverture adéquat pour illustré mon article, j'ai pris le tableau de Arthur Hugues, Amour d'Avril, qui illustrait celle de chez Fayard ]

mardi 22 novembre 2016

Kiki de Montparnasse de Catel et Bocquet



Après l'escale de Frankie Pratt à Montparnasse, dont je vous parlait dans un article précédent, je continue mon voyage dans le quartier des artistes avec ce superbe roman graphique qui retrace la vie trépidante de la célèbre Kiki de Montparnasse !

De son enfance en Bourgogne à son arrivée à Paris, Kiki a connu des débuts bien difficiles avant de devenir la Reine de Montmartre ! Qui aurait pu prédire un tel avenir à cette petite paysanne au tempérament bien trempé, qui connut la faim, le froid et la prostitution ? 
Muse et maîtresse des plus grands artistes de son temps, elle incarne parfaitement l'image de liberté qui se dégage des années folles. 
Mais Kiki n'est pas qu'un modèle, elle peint elle même, danse et chante. De fête en fête, d'atelier en atelier, Kiki s'exporte aussi outre-Atlantique, s'essaye au cinéma, elle jure, aime, boit et vit à cent à l'heure. Avec Kiki on n'a pas le temps de s'ennuyer !




Mais malgré sa réussite, Kiki vit aussi avec ses démons; dépendante à la cocaïne (la "çakébon" comme elle l'appelle), ses histoires d'amour ne sont pas toujours roses, parfois teintées de violence et son désir d'enfant restera inassouvi.

Je suis toujours très triste de découvrir, lorsque je me plonge dans la biographie de ces femmes, icônes de leur époque, qu'elles finissent toujours leur vie dans la pauvreté et l'oubli général. A l'image de la Castiglione, qui fut la maîtresse de Napoléon III et l'une des plus belle femmes de sont temps ou de la Goulue, célèbre danseuse du Moulin Rouge, Kiki de Montparnasse va passer la fin de sa vie seule, déambulant dans les rues anonyme, prématurément vieille et méconnaissable.
Quelle triste fin pour la Reine de Montparnasse ! 

Malgré tout, j'ai pris beaucoup de plaisir à parcourir la vie de cette légende des années folles, et j'ai très envie de continuer à découvrir le destin unique de ces femmes qui ont marqué l'histoire à travers les dessins de Catel et la plume de Boquet




Mademoiselle C.

jeudi 17 novembre 2016

Cold Winter Challenge 2016

Le Cold Winter Challenge en est à sa 5ème édition, mais c'est la toute première fois pour moi et je trouve l'idée absolument géniale ! Dès que j'en ai entendu parlé, j'ai tout de suite voulu tenté l'expérience et je dois dire que les thèmes proposés m'ont inspiré ! 
Depuis quelques jours, je vois des montagnes de PAL inonder la page facebook de l'évènement, et après avoir fait le tour de mes envies, j'ai enfin terminé la mienne ! 
Si la "Magie de Noël" ne m'a pas particulièrement emballé, le thème de "Montagne Enneigée" m'a tout de suite projeté vers de blancs horizons !
Pour cette période hivernale, j'avais très envie de voyage et de contrées sauvages, de silence et de dépaysement. J'ai donc choisi quatre livres en lien avec ce sujet et voici les deux premiers : 


  • Elles sont parties pour le Nord, de Patrice Lecomte, qui raconte le combat d'une jeune fille de trappeur pour la protection des grues blanches du Canada.
  • Esthétique du pôle Nord, de Michel Onfray, dans lequel le philosophe nous parle du voyage au pôle Nord qu'il a offert à son père pour ses 80 ans.
Si je plonge dans l'inconnu avec ces deux premiers livres, les deux prochains, je les ai déjà lu petite, mais je trouve que le challenge est une bonne occasion de les redécouvrir après toutes ces années:


  • L'appel de la forêt, de Jack London, relate les aventures d'un chien de traineau et de son retour à la vie sauvage.
  •  Croc-Blanc, de Jack London, parle quant à lui d'un loup sauvage qu'un homme tentera d'apprivoiser.

Je ne m'attarde pas sur le synopsis de ces livres, car je compte bien les aborder plus en détail à la fin de leur lecture, et j'avoue que j'ai hâte d'être au 1er décembre pour les commencer ! 
La seule difficulté sera pour moi de ne pas dévorer ma PAL trop rapidement ! 
En tout cas je me réjoui de cet évènement autour duquel toute une communauté pourra partager ses lectures et j'espère que les miennes vous donneront des idées !
Et vous ? Quelles sont vos lectures pour ce Cold Winter Challenge 2016 ?

Mademoiselle C.

mercredi 16 novembre 2016

Fahrenheit 451 de Ray Bradbury



Il y a quelques temps, la booktubeuse Lemon June postait une vidéo dans laquelle elle demandait à ses abonnés quels étaient leurs peurs de lecteur; et bien je pense que la réponse à cette question se trouve dans ce livre !

451 degrés Fahrenheit, c'est la température à laquelle s'enflamme et se consume le papier.
Nous sommes dans une société futuriste dans laquelle les gens ne pensent qu'au plaisir immédiat et à la consommation, se gavant d'images divertissantes grâce à des écrans géants installés dans leur salon. Dans cette société artificielle, les livres, sujets de questionnements et de réflexions, sont interdits, condamnés à brûler. 
Guy Montag fait parti d'une brigade de pompiers chargée d'incendier les ouvrages restant, cachés par des hommes et des femmes qui refusent de vivre dans ce nouveau monde qui leur est imposé. 
Mais une rencontre va pousser Montag à rêver d'autre chose et remettre en cause la société dans laquelle il vit, au risque de devenir un criminel et de se voir pourchasser.

J'aurai pu à nouveau écrire " coup de ♥ " dans le titre de cet article tellement j'ai aimé ce livre ! Fahrenheit 451 fait parti de ces romans qui, à l'instar de 1984 de George Orwell, quel que soit l'époque, reste d'actualité. Même si elle est poussée à son extrême, il n'est pas compliqué de faire le rapprochement entre notre société actuelle et celle décrite dans le livre. Un bonheur fictif alimenté par un désir de consommation ? La recherche du plaisir immédiat en faisant le moins d'efforts possible et sans se poser de questions ? Il me semble que nous sommes en plein dedans ! 
Et même si, comme je le disais plus haut, cette société est vraiment poussée à son extrême, elle nous interroge tout de même sur celle vers laquelle nous nous engageons. 
Dans le roman de Bradbury, les gens ne s’intéressent à rien ni à personne, ils sont formatés, interchangeables, ne se connaissent pas, se rangent à l'avis de toute le monde et leur cerveau gavé se contente de digérer les informations qu'on leur a prémâché. Ils croient tous vivres dans le bonheur le plus parfait, mais sont entourés de violence, la mort n'attriste plus personne, il n'y a plus de notion de temps, plus de souvenirs et le sommeil tombe à grand renfort de somnifères, au point de finir par se suicider sans s'en rendre compte.

Je raffole de ce genre de science-fiction et tout au long du roman, j'avais envie de hurler à tous ces gens d'ouvrir un livre pour sortir de leur ignorance, je voulais m'allier à Guy Montag pour l'aider à reprendre le contrôle de son cerveau, sauver les livres de leur terrible destinée et libérer la population de leur cage dorée. 
Je suis passée par pas mal d'émotions pendant ma lecture; le monde de Montag m'a horrifiée et j'étais mal d'imaginer tous ces livres bruler, j'étais angoissée à chaque rebondissement et j'avais peur pour l'avenir du héro.
J'ai passé un très bon moment à parcourir ses pages, mais j'avoue que cette lecture m'a aussi pas mal chamboulée. Ce qui est pour moi un point positif car le livre nous pousse à faire ce que les personnages du roman redoutent : réfléchir !

En tout cas une chose est sûre, après la lecture de ce roman, vos livres vous seront encore plus précieux qu'avant !

Mademoiselle C. 

samedi 12 novembre 2016

Le Journal de Frankie Pratt de Caroline Preston [ Coup de ♥ ! ]



Avant d'ouvrir ce magnifique ouvrage et d'en commencer la lecture, je vous recommande vivement de vous préparer une grande tasse de thé bien chaud et de sortir vos vieux vinyles du placard pour entendre grésiller la voix de Joséphine Baker, ou tout autre artiste susceptible de vous plonger dans l'ambiance des années folles !

Une jeune fille qui tient son journal intime à l'aide de la vielle Corona de son père et qui l'agrémente de réclames, de vieilles photogaphies ou d'articles de journaux ? Et son histoire se déroule dans les années 20 ? Il n'en fallait pas plus pour me convaincre !!

Frankie Pratt est une jeune américaine de 17 ans qui vit avec sa mère et ses deux petits frères. Son père est décédé lorsqu'elle avait 12 ans et sa mère subvient seule aux besoins de la famille. 
Dans son journal intime, Frankie se confie sur sa vie de collégienne, comme toutes les jeunes filles de son âge. Nous la retrouvons ensuite à l'Université Vassar, qu'elle intègre grâce à une bourse, et où elle cotoie de riches étudiantes. Après l'obtention de son diplome, nous la suivons ensuite à New York, et son rêve de devenir écrivain ne l'a pas quitté. Installée dans le quartier de Greenwish Village, une déception amoureuse va la pousser à traverser l'Atlantique pour se rendre à Paris et mener une vie d'artiste dans le fameux quartier de Montmartre. 




Ce livre est un véritable bijou ! Je suis passionnée de tout ce qui est vintage et rétro, et je dois dire que ce journal intime sous forme de scrapbook, avec ses images et ses textes écrits à la machine, m'a tout de suite plongé dans les années 20.
J'ai particulièrement aimé le chapitre où Frankie arrive à Montmartre; j'ai immédiatement sauté sur mon tourne disque et sortie un vinyle de Joséphine Baker pour m'imprégner un peu plus de cette ambiance année folle !

Tous les personnages sont hauts en couleur et je trouve Frankie Pratt vraiment attachante. Elle avance dans la vie en surmontant les obstacles avec sérénité, sans jamais nourrir de rancune envers les gens qui l'ont blessé ou prendre de revanche sur sa condition défavorisée.
J'aime aussi beaucoup son côté féministe dans sa façon de partir à l'aventure et de s'émanciper, sans pour autant refuser de rencontrer le grand amour et de se marier.
Frankie Pratt est un personnage vraiment positif; elle n'hésite pas à prendre un nouveau départ pour rebondir et se laisse guider là où la vie la mène.




Le Journal de Frankie Pratt est un vrai bonheur à feuilleter, et il raconte une belle histoire. Qu'il s'agisse de son parcours professionnel ou de ses rencontres amoureuses, on espère avec elle et on se réjouit de ses réussites. 
Ce roman graphique est le premier coup de cœur de mon blog et je sais déjà qu'il fera parti des ouvrages que je lirai encore et encore avec plaisir.

Mademoiselle C.

jeudi 10 novembre 2016

Les Fourmis de Bernard Werber


Jonathan Wells hérite une maison d'un oncle dont il connait peu de choses et y emménage avec sa famille. Ce lègue est une aubaine pour cet homme qui vient d'être licencié mais l'ancien propriétaire laisse une étrange recommandation : "SURTOUT NE JAMAIS ALLER A LA CAVE". Et si la famille s'en tient éloignée, leur chien n’obéit pas aux mêmes règles et finit par s'y engouffrer, obligeant Jonathan à y descendre à son tour. Mais après une interminable descente dans ce sombre boyau, la cave va l'obséder, jusqu'à sa mystérieuse disparition.
En parallèle, la 327° fourmi mâle sort d'une longue hibernation. C'est toute une population qui se réveille et s'active pour réparer la fourmilière. Un groupe d'expédition de chasse est alors mobilisé pour nourrir la Meute affamée et le 327° mâle est du voyage. L'expédition semble être un succès, mais sur le chemin du retour, alors que le 327° mâle se détache du groupe seulement quelques minutes, il retrouve ses sœurs, mortes sans avoir eu le temps de se défendre. S'agirait-il d'une attaque des fourmis naines ? Le 327° mâle est bien résolu à mener l'enquête et alerter la Fédération, mais personne ne l'écoute et certaines cherchent même à le faire taire.


Depuis le temps que l'on me recommande le fameux roman Les Fourmis, de Bernard Werber ! Et bien ça y est, je me suis lancée et maintenant je regrette de ne pas m'y être intéressé plus tôt car j'ai littéralement dévoré ce bouquin !
Dans ce roman on découvre deux mondes différents qui s'entremêlent, le notre et celui des fourmis. 
Je ne vais pas parler du monde des humains, car je trouve préférable de ne rien dire pour que le suspense reste entier, mais je peux vous dire que le mystère qui entoure la cave et le cheminement des personnages pour le découvrir m'a tenu en haleine !

Par contre, je vais vous en dire un peu plus sur l'histoire des fourmis, mais n'ayez crainte, pas assez pour vous révéler les rebondissements !
Quelle idée géniale de mener l'enquête à travers les yeux d'une fourmi !
On plonge dans ce microcosme comme s'il s'agissait d'une tribu, avec ses guerres de territoire et sa lutte pour la survie dans le monde hostile du règne animal, complètement happé dans un environnement connu mais appréhender d'un regard différent.
J'ai adoré partir à l'aventure à hauteur de fourmi, côtoyer les champs de bataille (aussi terribles soient-ils!) et découvrir la vie d'une fourmilière.
On s'imagine découvrir de nouveaux horizons en levant les yeux au ciel alors que parfois ils nous suffirait de faire un peu plus attention où nous mettons les pieds !

J'ai envie de faire une petite zone "spoiler" pour évoquer deux ou trois choses dont j'aimerais parler, alors si vous n'avez pas lu le livre, rendez-vous à la conclusion; pour les autres, surlignez les quelques lignes précédées d'un point !

  • Le 327° mâle... meurt ! Il m'a fallut cinq minutes pour me remettre de mes émotions avant de pouvoir reprendre la lecture. J'étais dégoutée ! On suit ce petit mâle depuis les premières pages et il disparait si brutalement ! Mais... c'est la triste loi de la nature et tout au long du bouquin, on se rend bien compte qu'il n'y a rien de plus précaire que la vie d'un insecte !

  • La joyeuse communauté que forme les protagonistes à la fin m'a laissé sceptique. Malgré le fait que la descente dans la cave agisse comme une introspection intérieur pour les personnages et que la nasse représente une renaissance, j'ai du mal à croire que tous acceptent aussi sereinement leur sort, à savoir de ne jamais revoir la lumière du jour et réintégrer la société. Jonathan était au chômage, il n'avait donc rien à perdre, et sa famille finit par le rejoindre, mais les autres... ils laissent derrière eux femmes, enfants, famille, carrière... avec autant de facilité ?

  • J'ai un doute concernant la survie de tout ce petit monde. Peuvent-ils vraiment survivre avec les seules ressources que leur procure les fourmis ?

  • Mais malgré ce doute, cette idée d'alliance avec les fourmis pour survivre m'a particulièrement plu quant au dénouement final. Car si la nouvelle Reine refuse de faire perdurer l'alliance avec Jonathan, sachant qu'il n'y a aucun moyen de revenir en arrière, leur survie est menacée ! J'adore cette fin !!

Pour conclure cet article déjà très long (et j'aurai tant d'autres choses à dire !), j'ai vraiment aimé ce livre ! La partie dédiée aux fourmis est une véritable réussite, je trouve l'idée géniale et originale ! Tout dans ce livre est une invitation à découvrir ce qui nous entoure sous un autre jour, que l'on soit un homme ou une fourmi. Au delà d'une simple enquête, on se retrouve en proie à une véritable introspection, et comme Jonathan, il va falloir que nous aussi, nous finissions par descendre dans cette cave !
Alors je vous recommande ce roman avec beaucoup d'enthousiasme et j'espère que, contrairement à moi, vous n'attendrez pas aussi longtemps pour le dévorer !

Mademoiselle C.

lundi 7 novembre 2016

Lady Scarface de Diane Ducret


 
"Dans l'intimité des fiancées de la poudre du Chicago d'Al Capone à Hollywood"


Pour ce premier article, on va parler mafia, règlements de compte, cavale et alcool frelaté, au cœur du Chicago des années folles.

Ce livre n'est pas un roman, mais plutôt une galerie de portraits de femmes, épouses des plus grands gangsters américains au temps de la prohibition: Capone, Dillinger et autre Clyde Barrow. 
On suit l'émergence de ce fameux Syndicat du crime dans une époque où la crise économique et le chômage pousse tout un chacun à s'en sortir par tous les moyens. 
Et la prohibition sera la chance pour certains de se faire une place au soleil en faisant fi des lois.
Meurtres, kidnappings et corruption, cette atmosphère tendue par la peur de finir entre quatre planches ou de se faire coincer par le patron du FBI, Edgar Hoover, se trouve adoucit par l'amour inconditionnel et la grande fidélité de leurs femmes qui ont choisi de se lier aux plus grand ennemis de l’Amérique.
Elles sont souvent coquettes, peut-être même un peu trop, couvertes de fourrures et de bijoux par leurs riches amants et possèdent la plus grande des qualités pour tenir leur rôle... elles ne posent aucune question !
Mais loin de l'image d'écervelées naïves et tentatrices dépeinte par les autorités, Diane Ducret nous dresse le tableau de femmes qui rêvent d'autre chose que des codes que la société leur impose.
Dans une Amérique encore puritaine, elles rêves de liberté et d'émancipation, ce que les gangsters et autres mafieux sont seuls à pouvoir leur offrir.
Et si majorité d'entre elles gardent le silence, quitte à tomber pour leur moitié, certaines peuvent se montrer très dangereuse et n'hésitent pas à jouer de la gâchette.



Evelyn "Billie" Frechette 

Au fil des pages, je me suis beaucoup attachée à Mae Capone, et voir son mafieux de mari à travers ses yeux est quelque chose de vraiment déroutant. C'était une femme timide et réservée, dont le seul crime fut de tomber folle amoureuse de la mauvaise personne. Mais elle savait voir le bon qui était en lui et leur histoire est vraiment touchante. 

J'ai aussi beaucoup aimé le portrait de Billie Frechette, fiancée de John Dillinger, qui ne l'a jamais balancé et qui a écopé d'une peine de prison ferme pour lui (bien que ce dernier soit parti convolé avec une autre durant l'incarcération de sa belle !). J'ai trouvé qu'elle faisait preuve d'une grande force de caractère en refusant de trahir l'homme qu'elle aimait malgré ce qui pesait sur elle.

Et mention spéciale à Margaret Collins, la "Fille au Baiser Mortel", dont l'histoire m'a beaucoup amusé ! Chaque fois qu'un homme devenait son amant, il finissait à coup sûre dans un cercueil !



Louise Rolfe, "L'Alibi blond"

En ce qui concerne le livre, je le trouve magnifique en noir et doré, avec son joli cadre art déco à la Gatsby sur la quatrième de couverture. 
Quelques feuillets en papier glacé avec des photos des fiancées de la poudre ont été glissées au milieu des pages, et j'aime beaucoup les titres des différentes parties et des chapitres : "Ma sulfateuse s'appelle Louise", "Diamants et munitions sur canapé", "L'alibi était blond" ou encore "Elles causent pas, elles flinguent".

Alors si vous avez envie d'une touche glamour parmi les odeurs de poudre et d'alcool de la prohibition, je ne peux que vous conseiller de vous plonger dans le merveilleux livre de Diane Ducret !


Mademoiselle C.