dimanche 15 octobre 2017

Trilogie de Corfou de Gerald Durrell [Coup de Coeur]



A la veille de la Seconde Guerre Mondiale, Lawrence Durrell, futur auteur du Quatuor d'Alexandrie, fuit l'hiver anglais avec sa mère, sa sœur Margo, cœur d'artichaut, ses frères Leslie, autoritaire chasseur en herbe, et "Gerry", éminent zoologiste d'une douzaine d'années. Il s’installent à Corfou, jardin d’Éden au beau milieu de la mer Ionienne. Là, le benjamin de la tribu part à la conquête de son île et de sa grouillante faune. Les souvenirs qu'il a conservés de cette époque enchanteresse ont donné naissance à des mémoires en trois volumes, adoubés par des générations de lecteurs, adultes et enfants confondus. 


Si vous avez un petit coup de mou ou que la grisaille de l'automne vous déprime un peu, cette trilogie est faites pour vous ! 
Ici pas de prise de tête, Gerald Durrell nous plonge dans ses souvenirs et c'est drôle, léger, ça ne vous fera que du bien ! 
Cette trilogie se lit très rapidement et vous pouvez vous plonger dans chaque livre dans l'ordre que vous voulez. Il ne s'agit pas ici de tomes qui se suivent. Gerald Durrell revient sur des souvenirs qu'il n'a pas mentionné dans les tomes précédents, alors pas de chronologie particulière mais des scènes piochées au fil de ses pensées. 

Pour ceux qui seraient réticents à lire une autobiographie, je vous rassure, on ne se rend même pas compte que s'en est une ! 
Ici pas d’introspections, pas de psychanalyse ni de regards douloureux sur les fantômes du passé, tout n'est que légèreté. 
Gerald Durrell était un petit garçon très curieux, qui s'émerveillait de tout, et partir avec lui vagabonder dans l'ile pour découvrir les animaux qu'il se plaisait à observer, c'est une véritable partie de plaisir. 
Loin de s'ennuyer, on découvre des tas de choses sur la faune locale et on découvre des paysages magnifiques, mais aussi des coutumes et des personnages Corfiotes. 
Corfou est un personnage à part entière, et après votre lecture, vous aurez une folle envie d'aller y passer vos vacances (sauf si vous n'êtes pas fans des scorpions et des araignées en tout genre !). 

La famille Durrell est aussi très attachante. C'est une famille complètement excentrique à qui il arrive des aventures qu'on peine à croire réelles tellement elles sont improbables ! 
Les situations dans lesquelles ils se retrouvent vous feront mourir de rire ! Le petit Gerald en étant souvent indirectement la cause à force de ramener tout un tas de bestioles à la villa, quitte à transformer la maison familiale en véritable ménagerie ! 
J'avoue que certains personnages son très agaçants, mais ils arrivent toujours à rattraper ce défaut par leurs aventures. 
La sœur, Margo, bien qu'elle soit agaçante au point de vouloir la baffer, est tellement idiote qu'on ri de sa naïveté. 
J'avoue que Larry, le frère ainé, est celui qui m'a le plus donné des envies de meurtres avec son égoïsme et sa mauvaise foi, mais il m'a tellement fait rire ! En une phrase il a réussi à me déclencher un fou rire à une heure et demie du matin, au grand dam de mon mari que j'ai réveillé en sursaut ! Ahah ! 

Je peux vous dire que lorsque j'ai refermé le dernier tome, j'avais les larmes aux yeux et le cœur lourd de devoir quitter cette famille si attachante et cette île grecque coupée du monde. 
Je vous conseille cette trilogie les yeux fermés et je la conseille à absolument tout le monde. C'est impossible de ne pas craquer pour cette famille atypique et ce petit garçon passionné. Parce qu'au-delà de nous raconter ses souvenirs sur l'ile grecque, le petit Gerry nous partage avant tout sa passion pour les animaux, qui deviendra son métier. 

Madame C.

mardi 19 septembre 2017

Chéri de Colette



Léa de Lonval, une courtisane de près de cinquante ans, est la maitresse de Fred Peloux, appelé Chéri. A mesure qu'elle éprouve le manque de conviction croissante de son jeune amant, Léa ressent, avec un émerveillement désenchanté et la lucidité de l'amertume, les moindres effets d'une passion qui sera la dernière. Pourtant il suffira à Chéri d'épouser la jeune et tendre Edmée pour comprendre que la rupture avec Léa ne va pas sans regrets. 


Petite pause dans mon mois spécial relecture avec Chéri de Colette. Ce n'était pas du tout prévu, mais lorsqu'on me l'a proposé en lecture commune, j'ai tout de suite sauté sur l'occasion ! 

Je ne sais pas trop comment parler de ce livre parce qu'il est assez différent de ce que je lis d'habitude, à savoir qu'ici l'intrigue... je dirais qu'il n'y en a pas vraiment. Tout est dans l'ambiance. 

J'ai trouvé qu'il était surtout question d'une époque, la belle ! Mais aussi de sa fin, au sein du cercle d'anciennes demi-mondaines.
La langueur de Léa donne le ton du roman, et c'est d'une douceur, d'une beauté qui laisse songeur.
Colette choisi ses mots à la perfection. Qu'il s'agisse de la décoration d'une pièce, de la moue d'un visage ou des rêveries des personnage, l'image est nette. Tellement nette qu'on a le sentiment de sentir la chaleur du soleil sur sa peau, l'odeur d'un chocolat mousseux ou la douceur d'un tissu soyeux.
Chaque ligne est un pure délice !

Je crois que c'est la première fois que j'aime un roman pour sa plume plutôt que son histoire. Déjà parce que je n'ai pas vraiment trouvé cette rupture très originale, mais surtout parce que le personnage de Chéri m'est insupportable ! J'ai trouvé que Léa était bien mieux sans ce gamin complètement égoïste et immature. Une vraie tête à claque !
Alors forcément, lorsque l'on n'aime qu'un personnage sur deux dans un couple, difficile d'avoir de la peine pour leur rupture.

Mais il y a aussi Léa, qui est une merveille, un pure bijou, à l'image du texte. Elle colle parfaitement à l'image que je me fais des cocottes, belle et raffinée avec un caractère bien trempé. Tout m'a charmé chez elle.

Même si l'histoire ne m'a pas vraiment passionnée, je vous recommande ce livre, qui n'est pas très long, pour la merveilleuse plume de Colette ! C'était la première fois que je la lisais et ce ne sera certainement pas la dernière !

Madame C.

mardi 12 septembre 2017

La Religieuse de Diderot



Un de ses amis, le marquis de Croismare, s'étant intéressé au sort d'une jeune femme qui demandait à sortir du couvent où elle avait été placée contre son gré, Diderot eut l'idée facétieuse, en 1760, de lui adresser des lettres prétendument écrites par la religieuse qui lui demandait secours. Le marquis tomba dans le piège, une correspondance s'ensuivit, et l'écrivain, pris à son propre piège, finit par composer les mémoires que Suzanne Simonin était censée avoir écrits à l'attention de Croismare.
"Effrayante satire des couvents" - la formule est de Diderot -, ce roman d'une destinée malheureuse est d'une impitoyable vérité. Mais d'une vérité également engagée, car derrière la voix de Suzanne résonne celle de l'auteur lui-même, qui ne consent pas à voir l'épanouissement humain entravé par l'enfermement ni les exigences de la nature bafouées par les complaisances conjointe des familles de l’Église.  Diderot y est présent tout entier. 


Pour la seconde fois cette année, j'ai décidé de consacrer ce mois de septembre à des relectures. J'ai envie de redécouvrir des livres oubliés et de faire un peu de tri dans ma bibliothèque. 
Et j'ai d'ailleurs eu le plaisir de commencer par une lecture commune ! C'était ma première et c'est vraiment agréable de pouvoir échanger sur ses impressions et voir les différents sentiments que peuvent susciter la même lecture. 

Et je peux vous dire que La Religieuse a de quoi en susciter !
Tantôt martyrisée par une supérieure cruelle puis par une autre tournée vers les plaisirs saphiques, Suzanne va connaitre bien des tourments en épousant cette voie qu'elle n'a pas choisi.  
C'est un récit à la fois poignant et dérangeant; le parcours de Suzanne m'a à la fois révolté et profondément gêné.
Cette jeune fille est d'une naïveté et d'une innocence qui peine face à la perfidie des personnages qu'elle rencontre. Mais Suzanne, sous ses apparences de petite chose fragile, a aussi une grande force de caractère. Elle ne cherche jamais la vengeance et pardonne même à ses pires bourreaux. Son caractère a de quoi dérouter pour une femme qui cherche à tout prix à rompre ses vœux et pourtant, même si je suis sure que sa naïveté en agacera plus d'un, Suzanne est vraiment très attachante.

En ce qui concerne la plume de Diderot, j'ai été agréablement surprise de voir qu'elle n'avait rien de compliqué. Elle est très fluide et il n'y a aucune difficulté à la comprendre. Pas de phrases alambiquées ou de vocabulaire qui nécessite d'avoir plus souvent le nez dans un dictionnaire que dans le bouquin !

Le ton du roman m'a aussi beaucoup étonné. J'ai trouvé que Diderot n'y allait pas de main morte lorsqu'il s'agissait de décrire les souffrances de Suzanne. Je pense que c'est sans doute amplifié par le fait que ça se passe dans un couvent et que contrairement à Suzanne, le lecteur est loin d'être aussi naïf, mais certains passages m'ont horrifiés et d'autres mis vraiment mal à l'aise.
Pour moi la deuxième partie a vraiment été la plus dérangeante; Suzanne est dans l'ignorance totale de ce qui lui arrive. Elle sent au fond d'elle un malaise et en même temps, elle est persuadée que ce qu'elle fait avec sa supérieure est totalement innocent.

J'ai tout de même un point négatif à relever : la fin de l'histoire est très rapide. Je ne vais pas spoiler mais les événements du dénouement qui se passent en plusieurs jours voire en plusieurs semaines, tiennent en quelques pages alors que Diderot ne nous a épargné aucun détail des souffrances de Suzanne auparavant. Elle finit d'ailleurs assez brutalement, nous laissant un peu sur notre fin quant à l'avenir de la jeune femme.

Malgré tout, ce fut pour moi une très bonne relecture. L'histoire est prenante et Suzanne est très attachante.
C'est un livre bouleversant et à la portée de tous que je vous conseille sans hésiter !

Madame C.

mardi 29 août 2017

La Recluse de Wildfell Hall d'Anne Brontë [Coup de Coeur]



Qui est la mystérieuse nouvelle locataire de Wildfell Hall ? D'où vient cette artiste qui se fait appeler Mrs Graham, se dit veuve et vit comme une recluse avec son jeune fils ? Son arrivée alimente toutes les rumeurs dans la petite commune et éveille l’intérêt d'un cultivateur, Gilbert Markham. Nait entre eux un amour qu'elle refuse de toutes ses forces. De plus, la famille de Gilbert s'oppose à cette relation et, petit à petit, Gilbert se met lui-même à douter de sa secrète amie. Pourquoi son voisin, Frederick Lawrence, veille-t-il si jalousement sur elle ? Entretiendraient-ils une liaison ? 


Si j'aime Jane Austen, j'aime encore plus les sœurs Brontë
Charlotte a donné vie à mon héroïne absolue sous les traits de Jane Eyre et Emily m'a bouleversé avec ses personnages torturés par leurs passions destructrices dans Les Hauts de Hurlevent
Ces deux sœurs ont tellement marqué ma vie de lectrice que j'ai forcément voulu faire durer le plaisir et j'ai sauté sur l’œuvre de la troisième. 
Je me suis alors penchée sur Agnès Grey, son premier roman, et à la fin de ma lecture... je me suis dit que forcément, sur trois sœurs, toutes ne pouvaient pas être des génies de la littérature. 
Puis est arrivé La Recluse de Wildfell Hall !
Et là, l'expression jamais deux sans trois n'a jamais aussi bien prit tout son sens ! 

Sur la quatrième de couverture, il est écrit que ce roman "analyse sans concession la place des femmes dans la société victorienne" et qu'il est "considéré comme l'un des premiers romans féministes". Promesse tenue !
J'ai vraiment été surprise du ton et de la prise de position de l'auteur, surtout pour l'époque et sachant qu'elle était la plus pieuse des trois sœurs. Même Charlotte lui en voudra d'avoir fait publié un roman qui défi autant la morale.
De plus, si vous connaissez un peu les sœurs Brontë, vous savez sans doute que cette grande famille comptait un frère, Branwell, dont la déchéance a inspiré Anne pour ce roman.

Et Anne nous dépeint cette déchéance sans prendre de gants, teintée de peur et de violence. Elle expose les faits sans rien nous épargner et si aujourd'hui cela ne nous semble pas révolutionnaire, il ne faut pas oublier de se mettre dans le contexte de l'époque pour se rendre compte qu'Anne ni va vraiment pas de main morte.   

Si suivre Gilbert Markham au début et à la fin du roman ne m'a pas déplut bien que je n'ai pas du tout aimé ce personnage, la majorité du récit se fait à travers le manuscrit de Mrs Graham, la fameuse recluse, qui livre son histoire et son parcours chaotique en n'omettant aucun détail.  
Son histoire est vraiment haletante et même si beaucoup de dénouements sont assez prévisibles, une forte empathie se crée avec ce personnage, même si on ne comprend pas toujours ses choix. Mais ce qui fait d'elle un personnage attachant, c'est justement son caractère juste et droit, sa bonté et son aptitude à voir ce que les gens ont de meilleur en eux, de garder espoir et de croire qu'ils peuvent changer. 

On retrouve également cette petite société mesquine qui se nourrit de ragots, ne juge que sur les apparences et se permet de donner des leçons sur un style de vie qu'ils condamnent d'après leur seule vision étriquée ou celle que leur dicte le vicaire du village. 
Certains personnages sont d'une malveillance et d'une méchanceté malsaine, là où d'autres sont de véritables agneaux naïfs qui finissent par se faire prendre au piège. 
Et n'allez pas croire que les femmes sont systématiquement celles qui subissent la perfidie des hommes, certaines d'entre elles en prennent aussi pour leur grade. 

J'ai un peu l'impression de partir dans tous les sens (ce qui arrive très souvent lorsque ma lecture a été un coup de cœur, j'ai une dizaine d'informations qui fusent dans ma tête et je n'arrive plus à faire le tri), mais il y a tellement de choses à relever dans ce roman qu'il me faudrait des jours pour achever cet article, sans parler du risque de vous spoiler. 
Pour conclure je dirais que j'ai passé un merveilleux moment avec ce livre, tiraillée entre l'envie de le finir au plus vite pour connaitre le dénouement, et la tristesse de devoir le refermer pour le ranger. 
C'est un roman comme je les aime, avec une histoire haletante, des personnages attachants et un message profond, à la fois subtil et percutant.

Madame C.

samedi 12 août 2017

Le Nom de la Rose d'Umberto Eco



En l'an de grâce et de disgrâce 1327, rien ne va plus dans la chrétienté. Des bandes d'hérétiques sillonnent les royaumes.
Lorsque Guillaume de Baskerville, accompagne de son secrétaire, arrive dans le havre de sérénité et de neutralité qu'est l'abbaye située entre Provence et Ligurie - que tout l'Occident admire pour la science de ses moines et la richesse de sa bibliothèque -, il est aussitôt mis à contribution par l'abbé.
La veille, un moine s'est jeté du haut des murailles. C'est le premier des assassinats qui seront scandés par les heures canoniales de la vie monastique. Crime, stupre, vice, hérésie, tout va advenir en l'espace de sept jours. 


Lorsque j'achète des livres, j'ai beaucoup de mal à ne pas suivre ma wishlist. Il peut m'arriver de craquer sur certains qui n'y sont pas, mais je ne me laisse jamais tenter par l'avis d'un libraire par exemple. Et même lorsque l'on me conseille un livre, j'ai toujours besoin de faire beaucoup de recherches pour qu'il suscite sérieusement mon intérêt. 
C'est souvent risqué de m'offrir un livre sans s'en tenir à ma liste et il faut bien me connaitre pour viser juste. 
Je suis très difficile en lecture et c'est là tout le problème: mon entêtement à ne pas sortir de ma zone de confort me fait passer à côté de bons livres. C'est ce qui aurait pu se passer avec le Nom de la Rose d'Umberto Eco
Mes parents me l'ont offert pour mon anniversaire, et mon père avait beau me répéter que j'allais aimer, me chanter les louanges de ce livre dont il avait vu l'adaptation, intérieurement je ne pouvais m’empêcher de craindre une mauvaise lecture. 
Et bien je dois vous dire que j'ai bien failli passer à côté d'un chef d’œuvre qui a été pour moi un véritable coup de coeur ! 


"Les livres ne sont pas faits pour être crus, mais pour être soumis à examen. Devant un livre, nous ne devons pas nous demander ce qu'il dit mais ce qu'il veut dire". 


J'ai passé un merveilleux moment avec ce livre. Je n'ai relevé aucun point négatif durant ma lecture mais par contre, j'ai pris des notes ! 
Des notes de lecture, mais aussi de vocabulaire ! 
J'ai eu des échanges autour de ce roman et beaucoup de personnes n'osent pas se lancer à cause de son aspect complexe et de son vocabulaire religieux.  
C'est vrai que certains mots nécessitent de faire quelques recherches, mais ils n'entravent ni la lecture, ni la compréhension du texte et surtout, ils permettent d'apprendre un tas de choses vraiment intéressantes. 

Et puis, le vocabulaire religieux et les discours théologiques ne représentent pas la majeur partie du livre. 
Vous mènerez aussi une enquête aux côtés de Guillaume de Baskerville et de son secrétaire Adso de Melk, qui sont deux personnages vraiment très attachants ! 
Sept jours au sein d'une Abbaye isolée, qui renferme une étrange bibliothèque interdite aux allures de labyrinthe et dans laquelle ont lieux des phénomènes inexpliqués.
Ne me dites pas que là, je n'ai pas titillé votre curiosité ?

J'ai beaucoup aimé l'atmosphère gothique du livre avec l'abbaye enneigé et brumeuse, et les différents décors comme la bibliothèque, la crypte ou le laboratoire.
Si vous aimez le Moyen-Âge je pense que vous trouverez l'ambiance de l'époque parfaite et maitrisée.
Comme je l'ai mentionné plus haut, les personnages sont vraiment très attachants et je suis sûre que Guillaume de Baskerville vous rappellera sur certains points Sherlock Holmes.
Et puis, qui dit bibliothèque dit livres. Et justement, les livres ont leur part de mystère dans ce roman.

J'espère que toutes ces petites révélations vous auront donné envie de lire ce roman, il vaux vraiment le coup et comme d'habitude lorsqu'un livre est un coup de coeur, j'ai l'impression de ne pas en avoir assez parlé, de ne pas lui avoir correctement rendu justice et pourtant, pour que le mystère reste entier, il ne faut pas trop en dévoiler !

Pour conclure, je vous encourage vraiment à tenter l'aventure avec ce roman, il est vraiment fantastique et ne baissez pas les bras parce qu'il vous semble compliqué. Il n'y a rien d'insurmontable dans cette lecture !

Madame C.

dimanche 23 juillet 2017

L'Ile au Trésor de Robert Louis Stevenson



A la mort du pirate Billy Bones, le jeune Jim Hawkins met la main sur une carte au trésor et décide de partir à sa recherche à bord de l'Hispaniola. 
Mais Jim et ses compagnons ne sont pas les seuls à vouloir faire main basse sur le trésor et devront affronter certains membres de leur équipage, dont le terrible pirate John Silver.


Depuis un petit moment, j'ai littéralement l'impression de m'embourber dans mes lectures. 
Tout a commencé avec Moby Dick d'Hermann Melville. Offert pour mon anniversaire, je brulais d’impatience de le lire, attirée par la couverture magnifique et le résumé qui me promettait une aventure extraordinaire en mer. 
Alors je me suis jetée sur ce pavé de 900 pages, qui m'a très rapidement ennuyé ! Je ne vais pas m'étaler sur le sujet puisque j'espère faire un article sur ce livre, mais au bout de 250 pages, j'ai saturé et j'ai décidé de faire une pause. Je ne veux pas l'abandonner et persévérer, mais je sentais mon engouement pour la lecture dépérir au fil des pages. 
Frustrée de ne pas vivre ma grande aventure, je me suis alors tournée vers L'Île au Trésor
Et encore une fois... l'aventure n'était pas au rendez-vous. Ce n'est pas une déception, c'était plutôt plaisant mais ça reste pour moi une lecture axée jeunesse. 

Le livre est assez court, les personnages n'ont rien de bien extraordinaires et l'écriture est plutôt passe-partout. 
J'ai passé un bon moment, mais j'avoue que l'ennui n'était pas très loin. 
Je ne sais d'ailleurs pas trop quoi dire sur cette lecture que je n'ai ni aimé ni détesté, si ce n'est qu'elle reste légère, parfaite pour se vider la tête et embarquer pour une joyeuse expédition en mer. 

Je ne me suis pas particulièrement attachée au personnage principal, Jim Hawkins, qui, comme dans beaucoup de livres courts, n'a pas le temps d'évoluer, et pour ce qui est des autres personnages, je les trouve assez nombreux pour si peu de pages et leur sort ne m'a pas vraiment intéressé. 

En général, je n'aime pas les histoires aussi courtes et L'Île au Trésor en est le parfait exemple. 
On ne fait que survoler l'histoire, les personnages ne sont pas approfondis et les événements s'enchainent si vite qu'on a du mal à s'en imprégner. Aussitôt arrivés sur l'île, aussitôt repartis. 
J'aurais voulu vivre pleinement le voyage en mer à bord de l'Hispaniola, me retrouver à parcourir l'île sous une chaleur accablante, à percer les secrets de la carte au trésor et entendre les pirates parler des légendes des mers ou de capitaines sanguinaires. 
Mais non, le voyage se fait en deux temps trois mouvements, la découverte du trésor ne prend que quelques lignes et il est surtout question de survit face à une mutinerie 

Je pense que ce livre reste très bon pour un jeune public et une bonne mise en bouche pour ceux qui veulent s’essayer aux histoires de pirates. 

Je crois que pour le moment je vais laisser de côté les voyages en mer et me vider la tête avec autre chose pour pouvoir appréhender Moby Dick sous un nouveau jour ! 

Madame C.

mercredi 5 juillet 2017

La Dame aux Camélias d'Alexandre Dumas fils



Lors d'une soirée, Armand Duval s'éprend de la courtisane Marguerite Gautier. Les deux amants vont connaitre un amour sincère et passionné, l'un oubliant la réputation de sa famille, l'autre prête à abandonner sa vie tumultueuse. Mais cet amour interdit ne sera pas sans embûches. 


"Disparaissant dans notre amour, nous étions comme deux plongeurs obstinés qui ne reviennent à la surface que pour reprendre haleine". 

Ça faisait longtemps que je n'avais pas pleuré en lisant un livre. Il est rare que ça m'arrive mais parfois, le choix des mots est si bien maitrisé qu'il m'impacte au point de verser quelques larmes.
J'avoue qu'ici, j'en ai versé plus d'une tant la fin est bouleversante et pourtant au départ, je trouvais que cette histoire d'amour arrivait un peu comme un cheveu sur la soupe.
J'avais l'impression de voir une petite fille accepter de jouer avec un petit garçon qui lui demandait d'être son amoureuse.

Et puis après quelques pages, j'ai compris.
Marguerite n'est pas le genre de femme qu'on amadoue avec de belles paroles. Elle connait trop bien les hommes pour croire aveuglément à leurs discours. Alors dès qu'elle rencontre Armand, jeune et naïf, elle voit en lui une chance d'être aimée pour ce qu'elle est et non pas pour ce qu'elle a à offrir.
Armand est sa dernière chance de connaitre le véritable amour.

"Devant vivre moins longtemps que les autres, je me suis promis de vivre plus vite".

Alors Marguerite et Armand vont vivre un amour sincère, ardent et passionné. Lui se moque de sa réputation de courtisane et n'hésite pas à défier sa famille, elle, abandonne sa vie luxueuse et débridée pour la pureté de leur amour.
Malgré quelques longueurs au milieu du livre, ce couple est vraiment plaisant à suivre.
Dès le début on connait le dénouement de leur histoire (on apprend dès les premières pages que Marguerite a succombé à sa maladie, c'est Armand qui racontera leur histoire à un inconnu) et pourtant, on l'occulte complètement tout au long du livre. Comme les personnages, on a l'impression que leur amour vaincra la maladie de Marguerite, on veut que ce soit le cas, mais malheureusement, le destin les rattrape.

Si Armand m'a souvent agacé par sa naïveté, il reste tout de même le seul homme désintéressé que Marguerite ai connu.
Quant à elle, elle est loin de l'image de la simple courtisane vénale. Elle sait jouer de ses charmes pour amadouer les hommes et ne leur offre que ce qu'elle accepte de leur donner, mais elle est capable d'avoir des sentiments sincères pour Armand.
Elle est capable de sacrifices bien plus nobles que de mener une vie vertueuse pour se repentir. Son courage et sa force ont de quoi émouvoir fasse à la bassesse et la stupidité d'Armand.
Non vraiment, la limite est mince avec lui entre la naïveté et la stupidité. Je suis dure avec lui, mais au final, je trouve qu'il ne la méritait pas tant que ça et malgré sa position méprisée de courtisane, Marguerite vaux bien mieux que lui !

Ça reste néanmoins une belle histoire d'amour et si vous avez aimé Moulin Rouge, je pense que vous aimerez cette histoire (par contre, ne vous imaginez pas la vie de cabaret avec des chansons d'amour et des paillettes).
J'ai lu qu’apparemment, Baz Luhrmann n'a jamais affirmé s'être inspiré de La Dame aux Camélias pour son film, pourtant, on  retrouve beaucoup de similitudes ! 

Il faut également savoir que La Dame aux Camélias, Marguerite Gautier, a vraiment existé. Il s'agit d'une courtisane du nom de Marie Duplessis, qui fut la maîtresse de l'auteur. Comme l'héroïne du roman, elle a succombé à la phtisie (à l'âge de 23 ans) dans l'indigence et l'oubli, elle qui fut autrefois célèbre dans tout Paris.

Madame C.